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Tribune libre : Pour la promotion de l’esprit de concorde nationale au Congo

Publié le Samedi 11 Juillet 2015
Tribune libre : Pour la promotion de l’esprit de concorde nationale au Congo

Le 30 juin 2015, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a annoncé, par un message à la nation diffusé sur la radio et à la télévision congolaise, la tenue du 11 au 15 juillet d’un dialogue national sans exclusive.

Ce dialogue, qui se veut « sans préalable et sans a priori », trouve son origine dans le souci de définir un cadre commun susceptible d’assurer la concorde et l’entente entre l’ensemble des partis, des associations et des individus membres de la communauté nationale congolaise. Il s’agit de trouver et d’acter un « indispensable consensus sur les questions à l’origine de profonds désaccords au sein de l’opinion nationale ».

Ce dialogue national constitue un temps fort dans la vie politique du Congo et il faudrait être aveugle ou sourd aux grands frémissements de l’histoire pour en nier l’importance. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui, depuis près de 15 ans, n’a plus connu la guerre ni la violence atomique des révolutions. C’est là un bien inestimable qu’il nous faut préserver. La paix et la concorde civile sont des biens éminents mais fragiles que la haine et la calomnie – parfois même une simple rumeur – peuvent affaiblir et parfois détruire.

N’oublions pas que le Congo a trop souvent, depuis la proclamation d’indépendance, été traversé par de tensions internes promptes à se muer en émeutes violentes. Conservons l’équilibre précieux trouvé depuis 15 ans.

En matière politique, on peut toujours rêver mieux, projeter pour son pays un avenir plus radieux. Mais il faut se méfier du chant des sirènes qui mène irrémédiablement au gouffre.  C'est la raison pour laquelle il importe que les Congolais entrent dans cette démarche de dialogue national, seule à même de déterminer ce que pourra être le cadre commun de notre futur vivre-ensemble. En agissant ainsi, nous ne faisons pas exception : du Caire au Cap, de Dakar à Djibouti – pour ne parler que de l’Afrique -, nombreux autour de nous sont les pays qui sont entrés dans une démarche analogue.

C’est au vu de ces exemples que nous-autres Congolais devons agir, en gardant à l’esprit que la paix, l’unité nationale et la liberté individuelle sont des valeurs sans lesquelles les autres biens – égalité, justice, solidarité – ne sauraient à leur tour être atteints et préservés.

En politique comme en théologie, il convient de ne pas être prisonnier de la lettre : « La lettre tue, mais l’esprit vivifie ». Seuls les pharisiens veulent l’application systématique des textes révélés, oubliant que « la loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi ». Il ne faudrait pas, sous prétexte de respect formel des règles institutionnelles, qu’un nouveau pharisaïsme entrave la marche en avant du Congo.

Nous voulons pour le Congo la paix et l’ordre en même temps que la liberté et la fraternité. Congolais de tous horizons et de toutes origines, n’ayez pas peur ! Entrez dans le dialogue national auquel nous vous invitons tous à participer et contribuer activement à la promotion des idéaux de liberté, de solidarité, de fraternité et de progrès qui constituent le socle et le fondement de notre histoire.

William Bongho
Président de Synergies et Développement de l'Af

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