Le premier Salon du Livre Africain de Paris (du 24 au 26 septembre) affiche complet. Ce samedi 24 septembre, il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin. Les Congolais y sont représentés en force.
Dans Les Faux-monnayeurs, roman ô combien compliqué à lire tant les narrateurs et les points de vue varient en fonction de l’humeur des personnages, mais précurseur du mouvement Nouveau Roman, André Gide place une longue scène dans la rue Bonaparte, à hauteur de la mairie du 6ème arrondissement. Normal, on est au cœur du Quartier Latin. C’est ici que les férus de livres se sont donné rendez-vous pour parler « livres ». Des livres pas africains, devrait-on dire, mais d’auteurs africains en majorité. Parmi eux, un jeune auteur congolais, Gaylord Fortune Pouabou.
Assis à côté du député et homme de Culture Ferréol Gassackys comme une sorte de caution morale et intellectuelle, et une grande écrivaine béninoise, l’auteur d’Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse - paru aux éditions Renaissance Africaine que dirige un jeune ambitieux, Elvez Ngaba - passe son baptême du feu. « C’est un moment important pour moi, puisque c’est la première fois que je me livre à l’exercice de la dédicace », avance-t-il avant d’ajouter : « Il y a deux ans, un an, si l’on m’avait dit que je dédicacerai un jour mon livre devant tant de monde, je n’y aurais pas cru. J’avoue que c’est un exercice excitant, une adrénaline pour le futur… »
Un aveu d’autant plus révélateur qu’il s’apprête à sortir un deuxième livre, d'après son éditeur, Elvez Ngaba. Mais c’est surtout le fait de rencontrer d’autres jeunes congolais ici, éclipsant le clichant selon lequel les jeunes congolais sont fâchés avec la lecture, qui enchante Gaylord Fortune Pouabou. Hormis son ami Hérold Ange Gambia, il y a Gracias Dunn, un jeune congolais aux analystes brillantes. Il est spécialement venu de Lyon pour se ravitailler en friandises livresques. « J’achète des livres dont je ne disposais pas dans ma bibliothèque ; c’est aussi l’occasion de rencontrer quelques plumes africaines connues ou inconnues. Et je compte revenir ce dimanche 26 septembre », sourit-il.
Ces jeunes Congolais, agréablement, estiment que le livre est l’avenir de la jeunesse congolaise. Et ils ne choisissent pas seulement les livres qui ont pour prétention de reproduire le monde réel, mais aussi ceux qui ouvrent « la voie à la recherche plus large d'une écriture créatrice ».
Rendez-vous ce dimanche 26 septembre pour le dernier jour du Salon !
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