
Le 20e Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs présidé par Thierry Sinda et animé par Moa Abaïd, aura lieu du 12 au 26 mars à la fois sur Globe radio et dans la Librairie de l’Avenue en plein cœur du Marché aux Puces de la Porte de Clignancourt à Saint-Ouen. C’est à cette occasion que sera dévoilé le palmarès du Grand Prix Martial Sinda. Pour marquer le 20e anniversaire du festival, Thierry Sinda publie une première anthologie de poétesses négro-africaines, Mémoires et Révoltes au féminin, Cinq lauréates du Grand Prix Martial Sinda, aux éditions Unicité.
Qu’en est-il du Grand Prix Martial Sinda de la poésie francographe ?
Thierry Sinda : Cela a été un véritable succès ! Au départ on voulait le circonscrire à Madagascar, car il nous semblait difficile de faire un prix international. Finalement on a reçu des recueils inédits venant de 15 pays et régions. Les textes venant d’Afrique et des Outremers étaient de bonne facture. Là encore on a dû s’adapter. Pour notre Grand Prix, qui est un prix « Découverte », il nous a semblé essentiel de donner de la visibilité à plusieurs poètes, même si bien évidemment, les membres du jury ont voté pour qu’il en sorte un grand lauréat. Mais nous aurons aussi un prix spécial du jury, des mentions du jury, le prix du meilleur titre de recueil, le prix du meilleur poème inaugural, le prix du meilleur poème final (ces trois derniers prix seront remis pour la première fois par un concours de poésie francophone), auquel s’ajoute le prix écolo-poésie remis en partenariat avec ERA environnement. Dès lors, notre ligne éditoriale est passée du recueil singulier à l’anthologie collective de recueils, ce qui est également une première dans l’édition poétique francophone, puisqu’elle se différencie de l’anthologie de poèmes.
Quand et comment va se dérouler la proclamation du Grand Prix Martial Sinda ?
TS : Pour les poètes de notre Grand Prix vivant en Afriques et dans les Outremers, nous n’avons pas suffisamment de moyens financiers pour les faire se déplacer tous, de les loger, de les véhiculer, de les nourrir et de festoyer ensemble dans une grande salle en sablant du champagne et en mangeant des petits fours, des accras, des samossas, des allocos et des beignets… C’est pour cela que j’ai pris le parti de proclamer le palmarès dans mon émission Poétiquement vôtre sur la web radio Globe Radio (www.globe-radio.org). Ainsi le 20e Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs inclura deux jours où tous les lauréats pourront suivre en osmose la proclamation du palmarès. Le Dimanche 12 mars pour le Grand Lauréat et le dimanche 19 mars pour les autres prix. Chacune des émissions est rediffusée le jeudi qui suit le dimanche de diffusion.
Côté éditorial, quelles sont les publications qui paraissent pour la date-anniversaire du 20e Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs ?
TS : J’ai réuni cinq lauréates (et/ou sélectionnées) dans une anthologie de recueils intitulée Mémoires et Révoltes au féminin, Cinq lauréates du Grand Prix Martial Sinda de la poésie francographe. Elle paraît le 26 mars aux éditions Unicité créée et dirigée par François Mocaër. C’est la première anthologie panafricaine francophone au féminin. Y figurent Yonban Ladouce du Cameroun pour Silence on décolonise !, Naelle Nanda du Gabon pour Vers-Tige, Sarah Sambin de Guadeloupe pour Antécédents guadeloupéens, Marie Annick M’Nemosyme de la Réunion pour Drapeau dans l’âme, et Valiha Rakotonirainy de Madagascar pour Cœurs en Chœur. Nous avons l’Afrique, la Caraïbe et l’Océan Indien sur le thème de l’histoire et de la résistance. Je pense que nous avons un échantillon significatif de poétesses noires et métissées sur cette thématique. Suivra une autre anthologie de poèmes de lauréats côté garçons. La date n’est pas encore définie. Nous sommes des coureurs de fond.
Dans votre anthologie Mémoires et Révoltes au féminin, Cinq lauréates du Grand Prix de Martial Sinda de la poésie francographe il y a un message de votre père, Martial Sinda, en direction des jeunes poètes, et vous signez vous-même un avant-propos Comme les Amazones vont boire à la source d’ébène qui comporte près de 50 pages. Pouvez-vous nous dire succinctement quelle est la teneur de chacun de ces textes ?
TS : Mon père nous remercie et nous félicite de la création d’un prix portant son nom. Il est persuadé que nous percevrons l’utilité de notre entreprise auprès des jeunes pousses littéraires et que cela fera école pour un travail mémoriel en direction des grands hommes et femmes qui ont marqué l’histoire du monde noir. Il nous prévient cependant que la Négritude fut le combat légitime d’une époque, et qu’aujourd’hui la jeunesse négro-africaine doit apporter au monde sa contribution dans les innovations, les technologiques et les enjeux environnementaux du 21ème siècle. En ce qui me concerne, dans Comme les Amazones vont boire à la source d’ébène, je déroule l’histoire du monde noir depuis le moyen âge jusqu’à 1980. Je montre que l’église catholique par l’intermédiaire du Pape Nicolas V et les grands voyageurs, du type Christophe Colomb, sont à l’origine de la traite négrière, laquelle était normalisée à l’époque des Lumières puisque beaucoup de grands penseurs en vivaient, tel que Voltaire. Ils se voilaient la face puisqu’à la même époque l’écrivaine Olympe de Gouges dénonçait cette mascarade raciste. Je passe également en revue le féminisme qui existe, en fait, depuis le 17e siècle, en évoquant les particularités de l’afro-féminisme. Bien entendu, je fais une étude des recueils de poèmes inédits de ces cinq poétesses.
Le dimanche 26 mars à la Librairie de l’avenue, vous allez présenter votre nouvelle anthologie. Comment cela va-t-il se passer ?
TS : La Librairie de l’avenue est située dans le Marché aux Puces de la Porte de Clignancourt, coté Saint-Ouen. C’est une librairie qui compte plus de 150 000 livres précieux, rares et anciens. C’est dans cette librairie que j’ai lancé, pour le 10e anniversaire de notre festival, mon Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’Ailleurs (éd. Orphie), manifeste de la Néo-Négritude, c’est dans cette librairie que je vais lancer pour le 20e anniversaire du festival ma nouvelle anthologie manifeste de la poésie noire au féminin. On a même gardé le même traiteur, le resto Antilles grillades, qui est dans Les Puces. Dédicaces, lectures de poèmes, présentation de l’anthologie, scène ouverte et une mini-exposition de la peintre Pascale Coutoux née Rabesandratana (illustratrice du livre) seront au programme.
Propos récueillis par Entrecongolais.com
Programme
Dimanche 12 mars à 14 h
Proclamation du Grand Lauréat et lecture
Sur Globe radio (www.globe-radio.org )
rediffusion jeudi 16 mars à 14 h
Dimanche 19 mars à 14 h
Proclamation des autres prix et lecture
Sur Globe radio (www.globe-radio.org )
rediffusion jeudi 23 mars à 14 h
Dimanche 26 mars : de 14 h - 19 h
Lectures- dédicace – Scène ouverte – cocktail antillais (partenariat "Antilles Grillades", 43, rue Paul Bert à Saint-Ouen)
Autour de l’anthologie Mémoires et Révoltes au féminin, Cinq lauréates du Grand Prix Martial Sinda de la poésie francographe de Thierry Sinda
LIEU : Librairie de l’avenue -Henri Veyrier
située au Marché aux puces de la porte de Clignancourt
31, rue Lecuyer
93 400 Saint-Ouen
M° Porte de Clignancourt ou Garibaldi
Contact : 06 10 01 95 25
Site : www.neonegritude33.afrikblog.com
Crédit Photos
1 : A la Librairie de l’avenue il y a 10 ans : lancement de l’anthologie des poèmes d’amour de Thierry Sinda
2 : la couverture du livre