
La Commission de censure des chansons et spectacles, relevant du Conseil d'Etat, vient de frapper. Dans l'article 1 de sa décision, est interdite de diffusion sur les chaînes de télé et de présentation au public la chanson intitulée "Nini tosali té" du Groupe MPR (Musique Populaire de la Révolution), tout comme les chansons de l'artiste Bob Elvis, intitulées "Lettre à ya Thsithsi", "Dégager", "Eswui yo wapi", "RAM", "AT Grace land and Marley.
Pour n'évoquer que "Nini tosali té", en quelques jours seulement la chanson a atteint le million de vues sur Youtube. Les deux artistes kinois y brossent un tableau sombre de la RDC. « Nini To Sali Te » découle du projet Première Leçon de Cité Zaïre, un collectif réunissant tous les artistes du label Lotus Musique. Comme le souligne le site Pan-african-music, "rien d’étonnant à voir le duo MPR rapper à propos de politique quand on sait que l’acronyme de leur nom signifie « Musique Populaire de la Révolution ». Le groupe s’est en effet distingué dans les dernières années par ses chroniques de la vie quotidienne congolaise, s’inspirant autant du hip-hop que de la rumba nationale. Sur « Nini To Sali Te », « mais que n’avons-nous pas fait » en français, le duo paraît cependant plus maussade qu’à l’accoutumée. Dressant un bilan sombre de la situation de leur pays, MPR note que plus de 60 ans après l’indépendance, la famine, la misère et la souffrance restent monnaie courante en RDC. « Étudier, nous l’avons fait. Jeûnes et prières, nous l’avons fait. […] Lutter et persévérer, nous l’avons fait. Mais que n’avons-nous pas fait ? » Au milieu des scènes de chant mettant en scène les deux artistes, le clip introduit également des courtes séquences jouées, représentant des problématiques courantes à Kinshasa : manque de médicaments, difficultés à trouver un emploi… "
Le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a réagi au succès de cette chanson : “Cette chanson est une interpellation des jeunes pour que l'État fasse davantage et l'État le fera. Autant l'État doit faire, autant les jeunes doivent continuer à faire. Moi, je ne veux pas l'interpréter comme un acte de renoncement puisque je considère qu'il y a toujours à faire.”
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