
Petite par la taille, 342 000 km², la république du Congo est un pays d’Afrique centrale, situé à cheval sur l’équateur. Le pays s’étend sur 1 300 km du nord au sud, de l’océan Atlantique à la frontière centrafricaine. La République du Congo est fréquemment appelée Congo-Brazzaville pour la distinguer de l’autre Congo, la République démocratique du Congo, aussi appelée Congo-Kinshasa. Elle a également porté le nom de République populaire du Congo de 1969 à 1992.
Mais le Congo n’est pas seulement une succession de données géographiques, il est aussi un ensemble d’individus, près de 4,5 millions, dont les cœurs battent à l’unisson pour une certaine idée de la liberté. La liberté, concept cher aux citoyens congolais ! Nous sommes dans ce pays à 8 heures de vol de Paris, capitale par excellence de la Francophonie.
Avant la colonisation française, le territoire actuel du Congo était occupé par plusieurs entités politiques, parmi lesquelles le royaume téké, dans une partie des régions actuelles du Pool et des Plateaux, et dans le Sud, plusieurs royaumes issus de la désagrégation de l'empire Kongo. À la suite de plusieurs missions d'exploration, dont la plus notable reste celle de l’officier de marine et explorateur Pierre Savorgnan de Brazza, qui a donné son nom à la capitale du pays, ce territoire est intégré au second empire colonial français à la fin du XIXe siècle. Après 70 ans de colonisation, il prend son indépendance en1960.
Devenus indépendants, les congolais n’ont cependant pas oublié ni perdu le sens de la valeur principale, essentielle de leur indépendance à savoir leur liberté. Une liberté qui s’est exprimée dans les domaines aussi variés que l’outil politique, la religion, la culture, etc. Des domaines s’imbriquant allègrement de tout temps les uns entre les autres… bref une liberté d’expression plus forte encore que tout musèlement.
Sur le plan politique…et religieux
Avant la date salvatrice du 15 août 1960, les premières élections municipales ont lieu en 1956. L'abbé Fulbert Youlou est élu maire de Brazzaville et Stéphane Tchitchelle celui de Pointe-Noire. L'idée de l'indépendance fait son chemin, notamment grâce au rayonnement du matsouanisme sur les milieux politiques laris du Pool (l'abbé Youlou revendique l'héritage d'André Matsoua), même si, comme dans le reste de l'Afrique équatoriale française, elle est moins avancée qu'en Afrique occidentale, mais qu’importe ! En novembre 1958, à la suite de la loi-cadre de Gaston Defferre de 1956, le territoire du Moyen-Congo devient la république du Congo ; elle est dotée de l'autonomie, mais non de l'indépendance. Le Congo se prononce pour l'entrée dans la Communauté, et l'Assemblée nouvellement élue transfère la capitale à Brazzaville.
En 1960, l'abbé Fulbert Youlou, alors premier ministre, devient le premier Président de la République du Congo. Il reste à ce poste jusqu'en 1963. Au cours des événements des 13, 14 et 15 août 1963, ces journées dites des ‘’Trois Glorieuses’’, l'abbé Youlou, est contraint à la démission sous la pression des syndicalistes. De 1963 à 1968, Alphonse Massamba-Débat le remplace à la tête de l'État ; celui-ci, avec son équipe gouvernementale formée en grande partie dans les écoles occidentales, se rapproche de la Chine communiste en matière de politique internationale, et se prononce en faveur du socialisme. Le président utilise l'expression de ‘’socialisme bantou’’, instaure un parti unique, le Mouvement National de la Révolution (MNR), et abandonne le pluralisme politique.
De juillet 1968, date à laquelle le capitaine Marien Ngouabi devient président du Congo, réaffirmant l'option socialiste du pays au retour de Denis Sassou Nguesso en octobre 1997, (puis de 2002 à nos jours) les citoyens n’ont jamais cessé de payer en temps et dans la forme ses obligations en rappelant son droit à la liberté. Exemple de la conférence nationale souveraine en 1991 présidée par l'évêque d'Owando, Mgr Ernest Kombo.
Sur le plan de la culture
Au Congo si la culture est restée jusque-là le parent pauvre des investissements des gouvernements successifs, il n’empêche que la présence de nombreuses ethnies et jadis de diverses structures politiques (Empire Kongo, royaume de Loango, royaume Teke, chefferies du Nord) a doté le pays d'une grande diversité de cultures traditionnelles et d'autant d'expressions artistiques anciennes. Notamment avec les fétiches à clous Vili, les statuettes bembés, les masques Punu et Kwélé, le kébékébé ou autres fétiches Téké.
Il convient aussi de souligner que le pays compte un grand vivier d'écrivains reconnus à l'extérieur des frontières nationales. Tchicaya U Tam’Si, Henri Lopès, Sony Labu Tansi, Alain Mabanckou, Emmanuel Boundzeki-Dongala pour les plus connus et ceux promis à un grand avenir, Jean Aimé Dibakana Mouanda ou Ralphanie Mwana Kongo.
En outre, de nombreux chanteurs Congolais ou d'origines Congolaises, chantres de la musique moderne, ont porté au plus haut l'image du pays. Des musiciens post indépendance parfois controversés à cause de leurs textes politiques aux griots, comme le doyen Paul Kamba, Franklin Boukaka, Jean-Serge Essous, Antoine Moundanda ou Pamelo Mounk’a ; ainsi que les plus jeunes Casimir Zoba dit Zao, Mami Claudia, Pembe Sheiro, Extra Musica, Universal Zangul, et autres, avec désormais l’introduction des mabangas (dédicaces) ! La diaspora n’est pas en reste grâce notamment au rappeur franco-Congolais Passi, la formation Bisso Na Bisso, Les Tambours de Brazza, Jackson Babingui, etc.
Puis s’unisse une génération d’hommes et de femmes férus d’expression picturale et sculpturale à l’image de Marcel Gotene, Rhode Bath Scheba Mackoumbou, Laetitia Crolle Mahoungou ou les récipiendaires de l’école de peinture mondialement connue de Poto-poto.
Enfin, s’ajoutent les fervents chantres de la liberté…d’entreprendre, à l’instar des Tchicaya Missamou ou Vérone Mankou. Une génération 2.0 revendiquant une certaine idée de la liberté d’expression… bref, de l’identité de tout citoyen, en ces temps où cette dernière a subit un grave écueil en plein cœur de la capitale de l’ancienne colonie.
Carine Loubanzadio