Le Secrétaire général du PCT (Parti congolais du travail) a réagi sur sa page Facebook à la rumeur sur sa démission de la première secte du Congo : « Un groupe d'aigris en quête de sensation vient de publier une connerie, comme quoi Moi Pierre Ngolo venait de démissionner du Secrétariat général du PCT, ce qui est une absurdité qui n'a aucun sens. J'ai dit » (Nous avons conservé ici, exprès, les fautes de ce post). Que penser de cette réaction ? Une absurdité criante, pour reprendre son propre terme. Combien de fautes y a-t-il dans cette seule phrase ?
Pour rappel, Pierre Ngolo est un ancien prof de philo et que de toute évidence, il a mieux fait de renoncer à l’enseignement car il n’aurait pas bien formé ses élèves. Certes le français est une langue venue d’ailleurs ! Mais le français est une donnée de notre existence, à nous Congolais et qu’un homme de Lettres, doublé d’un chef de parti, qui a une mission éducative ou pédagogique, se doit de respecter.
Quand bien même Pierre Ngolo eût eu le droit de répondre à la rumeur, il aurait dû y réfléchir à plusieurs reprises avant de s’y lancer. Il y va de sa crédibilité et de son image, d’abord, d’hommes de Lettres. Trêve de plaisanterie ! Pierre Ngolo gaspille son énergie en réagissant à des futilités plutôt que de répondre à de vraies questions. L’élection présidentielle aura-t-elle bel et bien lieu ? Si oui, sera-t-elle transparente ? Quelles garanties pour l’opposition ?...
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« Les philosophes adorent les tyrans. C’est une déformation professionnelle », écrivait Hannah Arendt. Pierre Ngolo est tellement aveuglé par l’amour du tyran qu’il oublie jusqu’à établir un diagnostic de sa propre société, à aller à l’essentiel et au plus urgent. Or l’avenir, au Congo, est au pessimisme, comme pour donner un écho à un récent sondage. En effet, à la question : « Pensez-vous que votre pays va dans la bonne direction ou fait fausse route ? » Quelque 62 % des sondés de 23 pays sont très pessimistes. Seules 4 personnes sur 10 (38 %) affirment que leur pays va dans la bonne direction. Et, comme le souligne Philomag, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1788-1850) rigole dans sa tombe ; non, il ne regrette pas l’avalanche de ses saillies : « Vivre, en règle générale, c’est essuyer une série de malheurs, grands ou petits » ; « La vie est une affaire dont le revenu est loin de couvrir les frais » ; “Aujourd’hui est mauvais, et chaque jour sera plus mauvais, jusqu’à ce que le pire arrive » On a le sentiment d’entendre pleurer un Congolais. Et que fait l’ancien prof de philo Pierre Ngolo ? Il réagit à la rumeur, en pointant du doigt un « groupe d’aigris ». Par son salaire de prof de philo, aurait-il eu des 4x4, des gardes du corps, de pavillon en France ?…
La philosophie pessimiste de Schopenhauer pourrait aider l’ancien prof de philo Pierre Ngolo à redescendre sur terre. Il réfléchirait ainsi sur le sens d’un prof de philo, il pénètrerait davantage la société dans laquelle il vit… Il ne feindrait pas d’ignorer que l’avenir au Congo s’apparente à un ciel nuageux et qu’au lieu de bercer les Congolais d’illusions imbéciles, par les inaugurations à tout-va de son gourou, Denis Sassou Nguesso, il déploierait un effort constant vers la vérité. N’est-ce pas le propre même d’un ami de la sagesse que de tendre toujours vers la vérité?
Le Congo désormais est à la lisière de la faillite, si ce n’est déjà acquis. Tous les chantiers, en dépit des fariboles du pouvoir, sont à l’arrêt. Une Tour de 38 étages devait voir le jour à Brazzaville mais la société Unicon Congo n’a pas encore démarré les travaux, faute de financement ; la Cité gouvernementale dont la construction a été confiée à une société turque, demeure elle aussi une promesse non tenue ; idem pour la réhabilitation du Chemin de fer Congo Océan par les Chinois ; la société israélienne AMS retarde elle aussi la construction d’un nouvel hôpital à Brazzaville…
GMI