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« Perspectives d’avenir » : Fondation ou rampe de lancement?

« Perspectives d’avenir » : Fondation ou rampe de lancement?

La Fondation « Perspectives d’avenir », présidée par Christel Sassou Nguesso, comporte bien les caractéristiques d’une vraie fondation, du moins selon la loi française de 1901 sur les associations et fondations.

Sans vouloir la définir, une « fondation met en commun un capital privé pour œuvrer pour une cause publique : ce capital est soit entièrement dépensé dans un laps de temps défini, soit placé ; seuls les revenus sont dépensés. »  En somme, une « fondation est l'engagement financier de plusieurs personnes afin d'œuvrer à un but d'intérêt général. La fondation n'a pas de membres : elle est dirigée par un conseil d'administration, au contraire d’une association qui, elle, réunit la volonté de plusieurs personnes pour œuvrer à un même but. »

La création d’une fondation nécessite de fonds importants ; une fondation participe de la philanthropie sans arrière-pensées ni calculs. Qu’en est-il de la Fondation Perspectives d’avenir de mwana Ndéya ? D’où proviennent ses fonds ?

On sait que la fondation Perspectives d’avenir cadeaute, octroie des bourses. Dernièrement, 350.000 kits scolaires ont été distribués dans tous les départements du pays. Sur le site de la fondation, il est précisé que la Fondation privilégie entre autres :

  • « les études dans les écoles et universités d’excellence et de référence au Congo, dans les pays de l’Afrique Centrale, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb » et que seuls
  • « sont éligibles à la bourse, les bacheliers et les étudiants de nationalité congolaise »,
  • « tout élève ayant réussi son baccalauréat en 2016 avec au moins la mention assez bien, tout étudiant ayant obtenu avec au moins la mention assez bien son diplôme de fin de premier cycle (Licence…) 2016, provenant de groupe et/ou milieu défavorisé, susceptible d’empêcher la réalisation de son projet d’étude, et souhaitant poursuivre des études dans les filières scientifiques, techniques et de l’innovation ».
  • « Pour pouvoir bénéficier de cette bourse, les candidats doivent être dans une situation sociale pouvant empêcher la réalisation de leur projet d’étude. Une enquête sociale est réalisée pour évaluer la situation sociale du demandeur et de la famille (parent, tuteur ou tutrice) selon les critères d’évaluation suivants ».

Et c’est là où le bât blesse. Car le président de la Fondation est fils de… président (c’est déjà un mélange des genres) et qu’il aspire à succéder à son… père. Comment parler d’objectivité dans ce cas de figure ? Il est clair que tout élève ou tout étudiant opposé au pouvoir de Brazzaville, ne saurait bénéficier de la bourse de la fondation. Or, nous avons tous de préjugés défavorables et à juste titre d’ailleurs : les fonds de la fondation « Perspectives d’avenir » ne peuvent provenir que des fonds publics. On pille le Trésor public pour satisfaire ses ambitions personnelles, c’est bien connu, le système de Sassou fonctionne comme ça.

La Fondation apparaît par ailleurs incontournable, dans la mesure où ce n’est plus l’Etat qui accorde les bourses mais la fondation. Donc, sans soutien au pouvoir, pas de bourses d’études. La Fondation n’œuvre plus pour une cause publique mais pour une cause personnelle et politique.

GMI

Bonne semaine

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