
Faire venir les mélomanes, un samedi après-midi à Paris, sous un froid glacial, voilà un pari osé. Et pourtant… L’artiste-musicienne-plasticienne Simbou Vili a fait salle comble, ce samedi 10 février, pour la présentation de son album « Femme noire ». Un public cosmopolite, de Maître Pantou à Louis Marie Mavoungou en passant par Jean Claude Loulendo, Hermione Ngoma, Anthony Mouyoungui, Christian Martial Poos, etc. Beaucoup d’Européens. Deux musiciens connus : Nyboma Danos Canta et Caïen Madoka.
Le corps engoncé dans une robe en tissu africain et en cuir noir, signé Mike Sylla, le pas assuré et le verbe haut – normal, elle est connue pour être une voix de velours – guitare en bandoulière, c’est une Simbou Vili pétillante de vitalité qui a fait son entrée dans la salle, sous les applaudissements de ses fans.
Aussitôt le public a eu droit au clip Kumulongo, la chanson-phare de l’album. Un air qui résonne comme une invite à la rencontre de soi. Et pour cause : la chanteuse, dans ce titre qui signifie en français « Etranger », nous met en garde contre cette propension à devenir étrangers à nous-mêmes, une fois hors de la terre des ancêtres. Oui, une fois à l’étranger nos corps deviennent imperméables aux gémissements de ceux des nôtres restés au pays. Kumulongo paraît donc comme une ode à l’amour du prochain. D’ailleurs, Marie-Alfred Ngoma, le maître de cérémonie, n’a pas manqué de le souligner dans son commentaire.
Quelques heures plus tard, Simbou Vili a égrené, en live, Mon soleil, une chanson qui décline l’amour avec un grand A. Ont suivi des témoignages poignants sur la vie de l'artiste. Puis une danse à deux avec l'inoxydable Danos Canta. Gervais Loembé, lui, a évoqué les Contes de Hinda, autre élément de la tradition du Kouilou.
La cérémonie s’est poursuivie par un cocktail.
La Rédaction