
Quelques membres du pseudo-parti de Wilfried Nguesso, le Club 2002 Pur, se sont réunis en catimini dans un hôtel de l’avenue Georges V à Paris pour, ont-ils dit, lancer la campagne de « levée de fonds » qui permettraient à Denis Sassou Nguesso de conserver le pouvoir.
Le 28 décembre de l’année écoulée, à partir de 18h, dans un hôtel près des Champs-Elysées, les hommes et femmes du Club d’aveugles, oh pardon, du Club 2002 Pur, se sont retrouvés pour lancer la campagne de levée de fonds pour… la campagne présidentielle de Denis Sassou Nguesso. On tombe des nues. Sassou, le propriétaire du Congo, manquerait-il donc de fonds pour sa campagne présidentielle? Aïe! Aïe! Aïe! Et les milliards qui résultent du pétrole, de son pétrole? Il est des initiatives qui sonnent comme des chefs-d’œuvre d’indécence. Au moment où le CHU de Brazzaville manque d’oxygène, au moment où un morceau de viande de bœuf est un luxe, au moment où au Congo une chambre d’hôtel infestée de cafards vaut plus chère qu’une chambre de chez Ibis en France, quelques âmes égarées, unidimensionnelles, dépourvues de hauteur de vue, s’avisent de divertir les Congolais. Non, ce n’est pas Sassou qui a besoin de fonds pour sa campagne, c’est le peuple congolais qui réclame l’argent du pétrole, du bois…
Les âmes égarées du Club 2002 Pur, de la diaspora, ont manqué de discernement. Ils s’apparentent à des hommes allant demander la charité tout en étant vêtus de costumes Hermès et chaussés de chaussures en croco ; ce sont des hommes sollicitant de l’aide tout en roulant en Martin Austin… Pourquoi n’ont-ils pas lancé leur campagne de « levée de fonds » dans un quartier populaire ? C’est qu’ils ont beaucoup d’argent, et qu’ils ne savent plus quoi en faire. Ils auraient dû faire comme leurs amis du Congo, lesquels ont bombardé de cadeaux les Congolais et Congolaises durant les fêtes de fin d’année, devant les caméras de Télécongo – ces derniers jours on a vu que des humanistes sur Télécongo.
Comment un homme dont les prénoms sont des adjectifs mélioratifs peut-il pondre cette foutaise : «… la personnalité historique capable de faire entrer le pays dans ce nouveau « Canaan », dans cette nouvelle ère, ne peut être que Denis Sassou N’Guesso, le plus expérimenté de la classe politique congolaise » ? Cette foutaise, rapportée par Les Dépêches de Brazzaville, est l’œuvre de Juste Désiré Mondele. Comme quoi, on ne porte pas toujours bien son nom ou prénom. Plus grave encore, il a osé faire la morale aux partis politiques de l’opposition :
« Que ces partis participent plutôt à l'exercice démocratique dans la paix et en apportant au débat leur contribution politique, économique et sociale. Tel doit être le message fort des Congolais face au terrorisme qui sévit à nos portes et aux conflits civils sans fin, et ce, nonobstant les forts moyens déployés par la communauté internationale, laquelle a aujourd'hui pour priorité suprême des enjeux de paix et de sûreté environnementaux. Les solutions aux problèmes congolais doivent être trouvées par des Congolais ».
En matière de confusion et de mélange des genres, on ne peut mieux faire.
Bedel Baouna