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Congo : Ebola, quelles précautions ?

Publié le Jeudi 22 Janvier 2015
Congo : Ebola, quelles précautions ?

Face à la résurgence de l’épidémie d’Ebola sur le continent en 2014, le Congo a petit à petit engagé toutes les dispositions qui s’imposaient au cas où elle apparaîtrait sur son sol. Pour assurer la sécurité des concitoyens, certaines mesures préventives dans les aéroports et les ports ont été prises. La dernière d’entre elles réside en ce que le gouvernement a mis sur pied un plan national de contingence de prévention qui doit coûter plus d'un milliard de francs CFA. Brazzaville a ainsi demandé l’aide des pays amis pour le financer et la Chine a été le premier partenaire à apporter une enveloppe de 400 millions de FCFA.

Pendant les années 2000-2005, le Congo a connu des poussées d’épidémie du virus Ebola sur ses terres. Pour y faire face depuis sa nouvelle apparition à l’ouest du continent, les congolais encore traumatisés par cet épisode assistent aux mesures de prévention menées aux portes de ses frontières. Une prévention qui passe aussi par une meilleure information du public. C’est ainsi que depuis plusieurs mois, les quelques rares passagers qui viennent de Kinshasa, la capitale voisine qui a payé une lourde tribu face au virus, se voient prélever leur température dès leur arrivée au Beach de Brazzaville. Il en est de même pour de nombreux voyageurs qui rentrent par l’aéroport international de Maya-Maya.

Cette mesure fait partie du plan de contingence et de prévention d’Ebola que le Congo a mis en place. Ce plan nécessite un financement de plus d’un milliard de francs CFA. Le Congo a sollicité l’appui des pays amis, et la Chine a réagi en octobre 2014. François Ibovi, ministre de la Santé et de la Population, a apprécié ce don : « 400 millions de franc CFA, c’est une somme remarquable et je peux vous dire [que] ça nous permet de faire un pas, un pas de géant d’ailleurs, dans la mise en œuvre de notre plan de contingence. On a besoin de ressources parce que la campagne concerne l’ensemble du territoire national. »

Le Congo prend ainsi des dispositions à la hauteur des enjeux car, par le passé, le pays a connu des flambées d’épidémies d’Ebola qui ont fait de nombreuses victimes, humaines et animales. Des dispositions qui passent entre autres par la distribution des prospectus ou la diffusion des vidéos à l’aéroport pour essayer d’informer le public sur comment se manifeste la maladie, et, comment se protéger. Puis également sensibiliser par la formation et l’information les agents des aéroports : les agents de santé, les agents des douanes, les bagagistes, les hôtesses, les équipages la police et tous les services.

Mais peut-on prétendre qu’à l’heure actuelle le Congo peut passer au travers des mailles du filet sanitaire, alors qu’en Sierra Leone par exemple, état durement touché par la fièvre hémorragique, la situation reste alarmante ! D’après l’Organisation Mondiale de la Santé près de 7000 nouveaux cas y ont été recensés fin décembre.

Car rappelons que si l’origine du virus reste encore débattue, selon les hypothèses les plus communément admises, certaines espèces de chauves-souris frugivores originaires de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale constituent le réservoir naturel du virus. Contaminées, ces chauves-souris, particulièrement apprécié gustativement par certains congolais, pourraient, par morsure ou griffures à l'encontre de chasseurs ou personne lambda, transmettre le virus. Aussi, la transmission entre humains se faisant principalement par contact direct avec des fluides corporels.

Enfin, de 1976 à 2012, outre la République démocratique du Congo et le Soudan, si trois autres pays avaient été touchés par de sérieuses poussées de l’épidémie : le Gabon, l'Ouganda et le Congo, ensemble, elles auraient tué plus de 2200 personnes en quarante ans, avec un taux de létalité beaucoup plus accru. Selon l’OMS, il s’élève actuellement à 54% des cas. Toutefois, ces chiffres sont beaucoup moins importants que ne le seront jamais ceux du virus du sida ou du paludisme, qui a lui seul tue un demi-million de personnes sur le continent chaque année et est la première cause de mortalité infantile ! Des fléaux qui méritent eux aussi des dispositions particulières, en passant par des campagnes de sensibilisation aux divers plans sanitaires drastiques.

Carine Loubanzadio

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