Le comédien, oh pardon, l'ancien candidat-farceur à l'élection présidentielle, Dave Mafoula, se positionne désormais dans l'opposition, et c'est lui-même qui l'a dit dans sa conférence de presse de samedi dernier à Brazzaville.
Sans doute veut-il être candidat à Bacongo dans le deuxième arrondissement de Brazzaville à l'occasion des élections législatives à venir ! Mais ce serait lui faire un procès d'intention qui n'a pas lieu d'être, il est libre de se présenter partout où il le souhaite, après tout. Pour lui, le choix de Bacongo s'est voulu "symbolique" : un hommage à Guy-Brice Parfait Kolelas.
Le verbe ronflant, l'adjectif terne comme à l'accoutumée, Dave Mafoula a commencé par dresser un bilan pour le moins maigre du gouvernement d'Anatole Makosso. « Dans un pays où le peuple est mal logé, mal nourri, mal soigné et où l’éducation va très mal, alors qu’il possède toutes les ressources nécessaires à son développement, ressources économiques, sociales, culturelles et humaines, il y a forcément un sérieux problème à deux niveaux : absence de commandement véritable et manque d’organisation », a-t-il miaulé dans une succession de lieux communs - aucune originalité en tout cas.
Puis, soudain, le changement de ton ! Il lâche l'adjectif « chaotique » pour qualifier la gestion de l’Exécutif, doutant même de la capacité d'Anatole Collinet Makosso à gérer le pays. C'est oublier que le Premier ministre ne dispose pas de réels pouvoirs face au clan mafieux qui règne au Congo. Le diagnostic et la critique sont connus de tous les Congolais. Et l'analyse ? Exercice difficile, a priori, pour le président du parti « Les souverainistes » - ailleurs ce mot fait peur, pas dans la tête de Mafoula.
Mais le gars est courageux. Comme pour se donner une originalité, il invente un truc dénommé OLA (opposition loyale et audacieuse), la seule opposition, à ses yeux, en mesure d'apporter une vraie alternance politique au Congo, laquelle opposition « s’harmonisera aux réalités des Congolais », laquelle opposition « sera à l’écoute attentive de leurs besoins et qui les défendra contre toutes les formes de dérives » (sic). On attend de voir par quels moyens et avec moyens il entend apporter l'alternance au Congo.
Pour l'instant, son opposition à lui ne sera active qu'à la veille des élections législatives et locales à venir, auxquelles évidemment il prendra part, tout comme au monologue d’Owando.
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