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Congo-B-Livre : Ferréol Gassackys publie « Cadenas », un roman suivi d’un Essai

Publié le Mardi 21 Septembre 2021
Congo-B-Livre : Ferréol Gassackys publie « Cadenas », un roman suivi d’un Essai

Attendu au Salon du Livre Africain de Paris (du 24 au 26 septembre, Mairie du 6ème arrondissement de Paris), Ferréol Gassackys fera d’une pierre deux coups puisqu’il y présentera par la même occasion son dernier-né.  

Au départ, ils n’étaient trois. Par la suite, ils sont devenus cinq. Puis ils ont élargi leur « Cénacle » à sept. Sept comme symbole de l’harmonie. Ou de l’accomplissement intellectuel… Au crépuscule de leur vie, sept frères, Melchior, Prince, Germain, Kondi, Iba’h, Julius et Mpia se retrouvent, en ce soir de Noël, autour d’un feu de bois, à la faveur d’un repas copieux et arrosé de plusieurs liqueurs et d’excellents vins locaux, pour converser en toute quiétude car ils sont convaincus que chacun y est en sécurité. Ils se téléportent dans l’espace et le temps et, par moments, reviennent au présent pour évoquer un sujet grave qui préoccupe la cité : le fort taux de mortalité infantile… « Comme l’Agora en Grèce antique ou les salons de rencontres entre les « bien-pensants » agrémentés de quelques troubadours et autres musiciens de chambre en Europe centrale au 18ème siècle, ou encore sous l’arbre à palabres africain où se transmettent par oralité toute une sagesse continentale et un savoir millénaire, les sept frères conversent en toute quiétude car ils sont convaincus que chacun y est en sécurité. Sans le faire exprès, et sans s’identifier aux écrivains et artistes, ils redonnent au mot « cénacle » sa définition du XIXè siècle, qui désignait un petit cercle d'écrivains et d'artistes rassemblés autour d'une figure charismatique, occupés à poser, à huis clos, les jalons de l'Art de demain. Ils recréent à leur manière les soirées d’Hugo, les Mardis de Mallarmé ou les Samedis de Leconte de Lisle et du Cercle des Nabis - une sociabilité de référence des écrivains et des artistes qui désirent fonder un mouvement, à la seule différence que nos frères sont à la fois des hommes de lettres et de culture générale. Ils ont pris l’image du cadenas, ce symbole ambigu tant il renvoie à une « union » qui se veut durable sans que l’on soit certain de sa pérennité... Evidemment, au début de leur « cénacle », cette question de la pérennité constituait l’enjeu majeur. Aujourd’hui, ce 25 décembre 2020, y sont-ils parvenus sans difficulté aucune ? Demeurent-ils de « plus en plus seuls ensemble » ? Après avoir appris à mieux se connaître, ils en sont arrivés à se faire entièrement confiance, et donc à découvrir ensemble de nouveaux horizons, des horizons communs, alors que tout, au départ, les opposait… »

Longue analepse, alternant défilement temporel et dilatation temporelle, « Cadenas » est une ode à l’altérité. L’auteur, Ferréol Gassakys, nous rappelle, ainsi que dans l’essai « L’Amitié, comme message central dans la littérature » qui suit la nouvelle, que « la beauté de l’amour, pour reprendre Edgard Morin, réside dans l’interpénétration de la vérité de l’autre en soi, de celle de soi en l’autre » et que l’altérité seule nous catapulte à la crête de la tolérance. Du moins de la complémentarité…

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