Ça finira par se muer en genre littéraire ! Les crétineries, oh pardon, les livres laudatifs sur les fossoyeurs du Congo paraissent au jour le jour. Après la sortie récemment d’un livre sur Anatole Collinet Makosso (nous y reviendrons), c’est au tour de la fille du président-putschiste congolais, la députée de Talangaï, Claudia Ikia Sassou Nguesso, d’être l’objet d’écrits dithyrambiques.
C’est le quotidien Les dépêches de Brazzaville qui rapporte l’info. Le 24 juin dernier à Brazzaville, a été présentée au public « Une femme et son combat, Claudia Ikia Sassou Nguesso à Talangaï », une brochure d’une trentaine de pages aux accents immensément laudatifs. Et l’auteur, juriste et analyste politique de son état, de convoquer les personnages de la mythologie grecque pour caractériser la fille de son père, Claudia Ikia Sassou-Nguesso, « une femme par essence d’exception dont le hasard ou la providence a voulu qu’elle soit la fille d’un chef d’Etat, à l’image d’Athéna, la déesse de l’intelligence, la fille du Dieu grec Zeus ». Puis, dans une sorte d’emphase dont le but est de tordre le réel : « Femme d’exception, elle est en proie à la caricature par une certaine langue devenant de ce fait, à tort, comme une victime expiatoire qu’on immole sous l’autel des diffamations et mensonges. Pourtant, elle est considérée comme une femme leader, charismatique, visionnaire et emblématique. Car, pour prétendre être femme leader, il ne suffit pas seulement d’affirmer son ambition, mais il faut surtout avoir les qualités exceptionnelles, la vision et le charisme comme l’écrivait le philosophe antique grec Xénophon dans les Nuées. »
Pour l’auteur, la vision de Claudia Sassou de « faire de Talangaï une cité idéale, à l’image de Platon dans la République», ne relève pas que de l’utopie. Elle est de l’ordre du réel et les effets avec les immondices qui jonchent les rues, avec l’énergie et les pensions de retraite qui jouent à l’arlésienne, sont perceptibles même chez les aveugles.
Sans blague ! Si être accusée de « détournements de fonds publics » pour l’acquisition des biens immobiliers en Europe ou aux USA constitue un « mensonge », c’est que le Congo a son propre dictionnaire. Pourquoi la diffamée ne porte-t-elle pas plainte si les faits qui lui sont reprochés n’étaient pas réels ?
La prétendue élite proche du pouvoir mafieux de Brazzaville a ceci de particulier qu’elle verse facilement dans le renversement des valeurs. Sans coup férir. De fait, la malfaisante ou le bourreau devient la victime. Trop légère comme attitude !
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