
Le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, a nommé son fils Teodorin Nguema Obiang « vice-président de la République chargé de la défense et la sécurité », quand Christel Sassou-Nguesso, lui, attend toujours son heure.
L’un et l’autre sont fils de président-dictateur ; l’un et l’autre sont impliqués dans des scandales financiers à l’étranger ; l’un et l’autre marchent sur les traces de leur géniteur et rêvent de leur succéder. Si pour le premier, c’est presque fait ; pour le second, la marche est encore longue. En effet, dans un décret du mercredi 22 juin lu à la télévision d’Etat, Théodorin Obiang Nguema devient le numéro 2 de l’État équato-guinéen. Et, à 47 ans, il ne fait plus de doute que Théodorin Obiang Nguema succédera à son… père. Poursuivi en France dans l’affaire dite des « biens mal acquis », pour s’être frauduleusement fait un patrimoine immobilier et mobilier considérable avec des fonds publics de Guinée équatoriale, son procès devrait avoir lieu dans les mois à venir, même si la Guinée équatoriale a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye pour mettre un terme à la procédure qui le vise. Avec ses nouvelles fonctions de vice-président, la justice française aura du mal à le voir à la barre.
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Pour le fils du président autoproclamé du Congo, la fonction suprême tarde à venir. Rien n’est acquis. La sociologie politique congolaise réserve des surprises et donnent le tournis. Trop de paramètres gâchent les nuits du fils prodige, surtout l’espace et le temps. D’abord, le Congo ne connaît pas la culture des dynasties et Christel Sassou-Nguesso est combattu même au sein de la famille de son père ; on lui reproche d’avoir quelques gouttes de sang venues du Congo voisin. Ensuite, le temps n’est pas propice à une telle initiative : le pouvoir de son père est loin de faire l’unanimité, au contraire de celui du président de la Guinée équatoriale. Oui, au contraire de la Guinée équatoriale, le Congo végète dans un chaos politique dont l’issue demeure incertaine. Au Congo, on est comme embarqué sur un navire sans boussole et malmené par un typhon.
Mais le ciel pourrait bientôt s’éclaircir pour mwana ndeya : Denis Sassou-Nguesso, dans la mesure où il ne recule devant rien, pourra toujours nommer Christel Sassou-Nguesso président du Sénat ; il deviendrait alors la troisième personnalité de l’État congolais et potentiel successeur de son…père. Depuis longtemps, il s’y prépare. Il fait tout pour se faire remarquer. Les bourses d’études, désormais, passent par lui. Plusieurs sociétés congolaises bénéficient des subventions de « sa » société pétrolière, la SNPC. La Culture, il la tient presque. Exemple probant : la librairie Galerie Congo de la rue Vaneau à Paris n’existe que par ses largesses. Patience ! Patience !
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