
D’habitude, au début du mois de juillet, les Congolais de France (ou d’Europe), affluent dans les aéroports pour s’envoler vers leur pays d’origine ou pour accompagner amis et parents qui embarquent pour Brazzaville ou Pointe-Noire, deux villes tendance en été.
Le retour au pays, après une année de boulot et de tracasseries administratives, constitue toujours un grand moment pour chacun de nous qui avons choisi les rues d’Europe « pour apprendre à marcher ». Mais cette année le Hall 5 du Terminal 1 (Roissy 1) ou le Terminal 2E (Roissy 2) sont quasiment vides de Congolais, du moins il y a peu d’effervescence.
Bouderie, crise financière? Certainement pas. Le voyage au pays, nous le préparons longtemps à l’avance. Oui, la raison de cette désaffection est à chercher du côté de Brazzaville. Je dis bien « Brazzaville », car c’est la capitale politique et que tout dépend de la politique. L’insécurité ambiante dans les "deux villes tendance du Congo" a découragé plus d’un Congolais de la Diaspora à s’envoler vers la terre de ses ancêtres.
Alors tant pis pour le Matalana ! Les sacs Diors, les chaussures JMW ou Berluti, les costumes en laine vierge, resteront cette année dans les tiroirs d’Europe. L’avenue Matsoua à Bacongo pâtira de l’absence des m’as-tu vu et autres sapélogues.
Il est clair que cet été, à Brazzaville et à Pointe-Noire, les auberges, les hôtels, les bars, les boîtes de nuit, ne réaliseront pas un bon chiffre d’affaires. Oh ! Les Congolais de la Diaspora ne contribuent pas au PIB du pays d’origine, me direz-vous ! Je vous l’accorde. Mais nos quelques billets d’Euros, qu’on le veuille ou pas, permettent à des Congolais victimes d’un chômage endémique et sempiternel, de travailler ne serait-ce que deux mois. Et c’est déjà bien pour quiconque achète à manger pour sa famille. Oui, le Matalana des Congolais de la Diaspora dans les deux villes tendances du Congo s’apparentent à la venue des supporters des équipes de football dans une ville, lors d’une compétition internationale. La Gare du nord à Paris, récemment, au début de l'Euro, était noire de monde, et les bars ont fait un bon chiffre d’affaires. Des supporters certes de passage mais de bons consommateurs ! N’est-ce pas la consommation qui est le moteur de toute économie digne de ce nom ?
Bonne semaine à tous!
GMI