
Le prochain album du Congolais Martial Prince, Toujours Love, est prêt. Enfin, presque. Juste quelques réajustements, et ce sera dans les bacs. Les mélomanes de la bonne musique, dépouillée de toute aspérité superfétatoire, pourront alors apprécier les nuances de quelques mastodontes de la musique congolaise. Parmi eux, Côme Miayoukou, alias Tanawa. Mwana Mical, pour ceux qui le connaissent depuis des décennies.
L’allure lente mais le pas assuré, Tanawa débarque au studio Planet Air de Brice Malonga, sans se dire que, dans quelques minutes, il devra solliciter ses nerfs et intervenir dans la chanson Louzolo, un titre dont la topique se décline au présent de l’indicatif. Une invite à l’AMOUR. En lettres capitales, et non en minuscules. Tanawa dodeline de la tête ; il s’assoit mais aussitôt se relève. Mis devant le fait accompli, il écoute une fois, deux fois, trois fois la même chanson. Pour lui, rien ne sert d’ajouter une nouvelle voix dans cette mélopée douce.
Simultanément, le bassiste Armel Malonga et le soliste Mayindou égrènent quelques notes, toujours pour la chanson Louzolo. En les écoutant, Tanawa sursaute. Le déclic. Le catalyseur. L’inspiration a pointé son nez. Il sait ce qu’il va chanter. .. Une heure plus tard, tout le monde applaudissait Mwana Mical.
L’expérience, c’est de s’adapter à toute nouvelle situation. En musique comme en littérature, le préfabriqué n’existe pas.
BB